Les diagnostics de 2011 et de 2012
une ruelle en galets « tête de chat » (XVIIe ou XVIIIe s.)
©SA Ville de Lyon
Période(s) d'occupation : Antiquité, Médiévale, Moderne
Opération : diagnostic archéologique (achevé)
Dates de l'opération : 27 juin-3 août 2011 et 21 mars-3 avril 2012
Opérateur : Service archéologique de la Ville de LyonAménageur : Eiffage immobilier
La cour de la Chaufferie
(Résultats des sondages archéologiques 2011)
Sis sur la rive droite du Rhône, l’Hôtel-Dieu (avec ses 62 000 m²) est l’un des monuments emblématiques de la ville de Lyon. Implanté dans une zone régulièrement inondée par le Rhône et la Saône, il est cependant le seul établissement hospitalier antérieur au XVIIe siècle encore en élévation. Durant l’été 2011, un diagnostic archéologique comportant trois sondages a été réalisé par le Service archéologique de la Ville de Lyon (SAVL) dans la cour de la Chaufferie. Des vestiges datant de l’Antiquité à l’époque moderne y ont été exhumés.
Des vestiges d’habitat antique
Des fouilles menées dans la même cour en 1983 avaient révélé la présence de structures antiques (habitat ou artisanat) de la 2e moitié du Ier siècle, de même orientation que les vestiges des deux habitations des Ier-IVe siècles, bordant un fossé, dégagées de l’autre côté de la rue Bellecordière. Des niveaux antiques arasés (Ier-IIIe siècles), enfouis sous 2 m de terres agricoles modernes, ont été dégagés en 2011.
Le mobilier archéologique
Un abondant mobilier céramique (amphores, pots, plats, marmites, brûle-parfums, céramique culinaire africaine…) a été mis au jour. La présence d’enduits peints atteste la richesse de l’habitat dégagé.
Les vestiges médiévaux et modernes
A la fin du XIIe s., l’hôpital Notre-Dame du pont du Rhône et une chapelle sont construits par les Frères Pontifes, qui édifient le premier pont en pierre sur le Rhône, sur les terres de l’abbaye d’Ainay.
Ce bâtiment est par la suite régulièrement transformé et agrandi. L’occupation du site est documentée par des archives remontant au XVe siècle. Les vestiges des fondations de maisons du Bourg Chanin, associés à de la céramique, ont été mis au jour lors du diagnostic de 2011.
Les cours de la Pharmacie et du Midi
(Résultats des sondages archéologiques 2012)
Une berge occupée dès l’Antiquité
Les sondages réalisés aux extrémités sud et nord de l’Hôtel-Dieu ont confirmé la présence, sur l’ensemble du site, de l’occupation romaine identifiée dans la cour de la Chaufferie. Dans la cour du Midi, épargnés par les nombreuses fondations de l’hôpital, les vestiges d’un sol en béton lissé (terrazzo) et un tronçon de petit égout maçonné évoquent la mise en place d’un habitat permanent à proximité du fleuve. L’étude de la céramique démontre que le quartier semble bien urbanisé au milieu du Ier siècle ap. J.-C.
Au nord, dans la cour de la Pharmacie, les observations ont été plus délicates et les vestiges plus ténus : un mur mal conservé confirme l’occupation antique. Mais en l’absence de sols construits, une simple surface de galets a livré, éparpillés sur un petit périmètre, les nombreux fragments d’un vase de stockage (dolium) aux dimensions modestes (50 cm de hauteur).
Du Bourg Chanin à l’Hôtel-Dieu
L’agrandissement de l’Hôtel-Dieu a progressivement fait disparaître le quartier du Bourg Chanin. Avant même le grand projet de J.-G. Soufflot (XVIIIe siècle), l’espace de la cour de la Pharmacie est gagné sur des bâtiments plus anciens. Les tensions sur l’occupation des parcelles sont vives et les cimetières qui étaient installés dans ce secteur ne peuvent plus se développer. Cinq sépultures ont été dégagées dans la cour de la Pharmacie : datées du XVIIIe siècle, elles ont pu appartenir au cimetière protestant.
La cour du Midi est une création tardive : les dernières constructions n’y sont achevées qu’à la fin du XIXe siècle. Elles remplacent les dernières maisons qui occupaient depuis plusieurs siècles la rue de la Barre. Quand les habitations n’ont pas été détruites par les fondations de l’hôpital, le plan de ce quartier resurgit, conforme aux plans anciens (rente noble d’Ainay).