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Hôtel de Cuzieu

 

Adresse : 30 rue Sainte-Hélène, 69002 Lyon

Période(s) d'occupation : Antiquité, Médiévale, Moderne

Dates de l'opération : 29 novembre 2007-9 janvier 2008

Opération : fouille préventive (achevée)

Opérateur : Service archéologique de la Ville de Lyon

Aménageur : Indivision Hôtel de Cuzieu


Suite à un diagnostic archéologique positif réalisé au 30 rue Sainte-Hélène (Lyon 2e), sous la responsabilité de C. BECKER (SAVL), le Service Régional de l’Archéologie a prescrit une fouille préventive sur l’emprise de la construction d’une piscine par l’Indivision Hôtel de Cuzieu 12 quai du commerce, 69009 Lyon. L’opération archéologique menée par le Service archéologique de la Ville de Lyon, sur une surface d’environ 155 m2, a permis la mise au jour de nombreux niveaux et vestiges concernant la période antique, en particulier différentes constructions se succédant de l’époque claudio-néronnienne (50-70) à la seconde moitié du IIIe siècle après J.-C. (vers 220-270). 


L'occupation antique

La présence de vestiges antiques s’est révélée positive sur l’ensemble de l’emprise de la fouille.

L’opération ainsi réalisée, a permis de mettre au jour plusieurs sols d’occupation antique, associés à des murs en terre crue (torchis) sur sablière basse, à des murs présentant des fondations maçonnées et des élévations en terre crue, et des bases de pilier maçonnées. Ces vestiges permettent de restituer en partie l’organisation de différents bâtiments au cours des quatre états distingués.

Premier état : troisième quart du Ier siècle apr. J.-C.

La première implantation ex-nihilo, datée du troisième quart du Ier siècle apr. J.-C. (50-70), repose à même le terrain naturel correspondant à une nappe alluviale caillouteuse déposée par le Rhône au cours du Ier âge du Fer (800-450 av. J.-C.). L’élévation des bâtiments est réalisée en murs de terre crue reposant pour certains sur des fondations maçonnées, d’autres étant installés sur des sablières basses reposant dans des tranchées de fondations. D’imposants massifs maçonnés, associés à ces murs, supportent des bases de piliers soutenant les charpentes. Les murs et les cloisons de terre crue conservent une partie de leurs enduits : peints à l’intérieur des pièces, blanc côté extérieur. La majorité des sols sont en terre battue, seule une pièce présente un terrazzo.

Les vestiges du premier état semblent appartenir à au moins deux bâtiments aux vocations distinctes : un habitat et des espaces commerciaux de type entrepôt ou boutique (taberna).


Deuxième état : période flavio-trajane

Le second état d’époque flavio-trajane (70-120) voit la disparition des pièces d’habitation au profit d’espaces plus vastes dont les sols sont en terre battue. L’aspect sommaire de l’architecture (élévations en torchis sur clayonnage) rythmée par des séries de piliers, et son organisation, semble indiquer l’existence de plusieurs bâtiments (d’axe N./S.) à vocation commerciale de type taberna ou entrepôt. La multiplication des indices archéologiques permet d’attribuer la destruction de cet état à un incendie dont les traces sont visibles sur toute l’emprise de fouille et au-delà.

Troisième état : 120-220 apr. J.-C.

Le troisième état , vers 120/140 – 220 apr. J.-C., peut être subdivisé en deux sous-états. L’état 3a correspond à une phase intermédiaire entre la démolition du second état et l’installation des structures de l’état 3b, ou l’on retrouve une aire de gâchage et des structures liées à des installations de chantier. L’état 3b voit la réinstallation d’un bâti lié à un habitat, alors que persiste un plan et une architecture caractérisant la présence de plusieurs espaces à vocation commerciale : boutiques ou entrepôts. 


Etat final : 220 - 270 apr. J.-C.

Le dernier état (vers 220-270 apr. J.-C.) concerne l’installation d’un caniveau et de son collecteur mis au jour au sud-ouest de l’emprise de la fouille. Dans la partie est, les espaces commerciaux (entrepôts ou boutiques) semblent perdurer avec toutefois quelques modifications architecturales, mais sans changement de plan ou sans reprises dans le gros œuvre. Quelques éléments archéologiques (fragments de creusets, chutes de bronze) et l’aspect des niveaux de sols paraissent indiquer le travail d’alliage à base de cuivre et de plomb (confirmé par des analyses) au sein de ce bâti.




Sol de terrazzo © SA Ville de Lyon
Sol de terrazzo © SA Ville de Lyon


L'occupation médiévale/moderne

Une deuxième phase de fréquentation du site, d’époque médiévale et/ou moderne se manifeste par une série de fosses et deux larges tranchées de récupération ayant perturbé et détruit une partie de l’occupation antérieure