Opérateur : Service archéologique de la Ville de Lyon
Le projet de construction de deux préaux et d’un bassin de rétention des eaux pluviales dans la cour du collège d’enseignement secondaire Georges Clémenceau a donné lieu à un diagnostic d’archéologie préventive. Trois sondages ont été réalisés sur chacune des emprises projetées ; les surfaces de ces dernières correspondaient à 175 m2 et 46 m2 pour les préaux, et à 20 m2 pour le bassin. Le premier sondage a été implanté selon l’axe longitudinal nord-ouest/sud-est du plus grand préau, sous la forme d’une tranchée de 12,80 x 2,50 m (32 m2), pour une profondeur maximale de 1,50 m (altitude de fond de forme : 164,50 m NGF). Une petite fenêtre profonde de 2,65 x 1,70 m a été creusée dans son emprise, au nord-ouest, afin d’atteindre le substrat naturel. Pour des raisons de sécurité, ce dernier a été observé depuis le niveau d’ouverture du sondage. Il s’agit d’un limon alluvial jaunâtre à verdâtre dont le sommet apparaît à 164,50 m NGF, altitude à laquelle a été recueilli un fragment de tegula antique très érodé. En-deçà de cette cote, le sédiment était vierge de tout artefact sur les 0,80 m d’épaisseur observés (jusqu’à 163,67 m NGF). Les niveaux anthropiques sus-jacents sont essentiellement constitués de remblais de démolition attribuables aux XIX et XXe s. Ils se développent entre 165,70 m NGF et 165,07 m NGF et sont constitués de matériaux détritiques (briques, moellons de béton de mâchefer, charbon, charbon minéral, scories métalliques, mortier, blocs de maçonnerie etc.). Ils scellent un remblai de « terres noires » limono-argileux probablement moderne d’après le faciès céramique, dans lequel ont été perçus des structures linéaires parallèles dont le creusement entame le sommet du limon alluvial précédemment décrit. Ces sillons ( ?) ont été vus à 164,17 m NGF dans la fenêtre profonde et n’ont par conséquent pas pu faire l’objet d’une investigation plus précise. Cet horizon se développe entre 165,07 et 164,50 m NGF.
Le second sondage, aux dimensions plus réduites (4 x 2 x 1,50 m) a été
implanté dans l’axe nord-est/sud-ouest de l’emprise du second préau.
Sous le niveau actuel, constitué d’une couche d’enrobé précédée d’un
niveau de propreté de tout-venant, les mêmes remblais de démolitions
contemporains reconnus dans le premier sondage se développaient jusqu’à
la cote du fond de forme à 164,68 m NGF à partir de laquelle débutait un
niveau argilo-limoneux comparable à l’US 3 du sondage 1. Cet horizon se
poursuivait au-delà de la cote de fond de forme (164,44 m NGF). Le
troisième sondage, aux dimensions du bassin de rétention prévu (5,60 x
3,60 m) a mis en évidence une structure hypogée maçonnée d’époque
récente occupant quasiment l’intégralité de l’ouvrage projeté, jusqu’à
(et au-delà) sa cote de fond de forme à 163,85 m NGF. Il s’agit d’une
pièce quadrangulaire dont seuls les murs est, ouest et sud ont été vus,
l’espace se poursuivant au nord au-delà du sondage. La construction
emploie essentiellement des moellons de calcaire doré local lié par un
mortier grisâtre. Cet espace était couvert d’une voute maçonnée dont il
ne restait qu’un lambeau en place dans l’angle sud-est, le reste ayant
été démoli et utilisé en comblement du vide sous-jacent. Les parements
internes étaient enduits d’un mortier-béton gris. Jaunâtre à sa surface,
sa coloration était plus brune dans sa portion inférieure, marquant
ainsi une césure horizontale signant la présence d’une nappe fluide. Ce
détail, associé à la morphologie de cette pièce, évoque une fonction de
citerne ou de fosse d’aisance initialement associée à un immeuble
d’habitation. Aussi, en dépit du potentiel funéraire de cette zone, en
lien avec l’itinéraire antique dit de « la voie d’Italie », et avec un
cimetière d’Ancien Régime probablement lié à la paroisse Sainte-Marie de
Béchevelin mis en évidence en 2010, aucun vestige antérieur au XVIIe s.
n’a été mis en évidence dans l’emprise du projet. Cependant, la
profondeur des vestiges antiques mis au jour antérieurement sur et à
proximité immédiate de cette parcelle, à 4 ou 5 m en deçà du niveau de
circulation actuel, indiquerait que les occupations archéologiques
anciennes se situent à une cote inférieure à celle du présent projet,
soit, sous le niveau de limon repéré dans le sondage 1. En ce cas, ce
dernier signerait un dépôt de crue historique.